Victime ? Non merci, je reprendrai bien du homard…

topelement

D’après une théorie de genre, la femme est sous la domination masculine. Point. Les hommes qui protestent sont de gros androcentristes mal équarris, et les femmes qui pensent sérieusement que leur compagnon est un partenaire à égalité, des dénieuses. Non pas des niaises, des femmes dans le déni. «Tu es sous la domination masculine de ton mari. Si tu protestes, c’est qu’en plus tu es dans le déni».

Alors s’il est vrai que certains hommes, dans certains lieux, à certaines époques, ici et maintenant sont indignes de leur humanité, il en est certains qui se retrouvent devant le fait accompli et qui ne le comprennent pas. Une femme dominée est dominée par un dominant. C’est le principe. La conséquence de ce postulat est que si la femme dominée l’est et le reste, elle a besoin d’un dominant pour valider son état. Et que la cible toute trouvée pour être le dominant qui lui permet d’être dominée c’est… son homme !

J’entends les cris de protestations, «pense à toutes ces femmes battues qui souffrent…» Oui, c’est inadmissible, inacceptable, insupportable. Seulement voilà, les solutions que l’on propose viennent après. Une fois que la femme est battue, on la soigne, on l’aide. Mais que pourrions-nous faire avant ?

Retrouver le chemin de l’équilibre

Empêcher les hommes d’être violents. Oui, première étape. Leur apprendre à s’exprimer, à exprimer leurs émotions par des mots, et pas par des maux.

Ensuite, on pourrait éviter de valoriser la posture de victime chez les femmes. La femme était dominée ? Certes, mais que peut-elle faire, ici et maintenant, pour ne plus l’être ? Pour gagner sa vie, son estime de soi, l’estime des autres ? Pour ne pas avoir à raconter ses sordides histoires mais ses succès ? Que pourrait-on faire pour l’accompagner vers le chemin de l’équilibre, et non de la domination ? Quand une femme dit que c’est normal qu’un homme batte sa femme… elle se fait du tort, fait du tort à toutes les femmes et fait du tort à l’homme, car il est validé dans son rôle de dominant…

J’entends les cris encore plus fort. «Ce n’est pas si simple, c’est très dur pour elles…». Oui, et pour les hommes aussi. Aujourd’hui, la situation est pour le moins confuse: d’un côté les femmes veulent des partenaires, dans la famille, au travail, au lit. Et d’un autre, elles se pâment pour des machos antiques, se comportent comme des poules en mal de coq, entre elles et avec eux.

Comment parler boulot devant des culottes ?

A une réunion de travail où se trouvaient une trentaine de personnes dont une poignée de femmes, deux d’entre elles portaient des jupes si courtes qu’assises on voyait leur culotte. Même moi j’ai vu ! Comment parler boulot devant des culottes ? Imaginons des hommes qui viendraient en boxers shorts très moulants. Vous pourriez leur parler du projet truc chose machin ? En gardant vos yeux dans les yeux de votre interlocuteur ?

Si la femme dominée est une réalité, il faut la combattre en commençant par soi. Comment se comporter pour se trouver dans une situation d’égalité avec les hommes ? Dans la famille, au travail, au lit, en société… Ici en Europe en 2014 ? Car nous sommes l’exemple de beaucoup de femmes de par le monde qui ne peuvent pas, elles, faire changer les choses. Car dans beaucoup de pays encore, les femmes n’ont pas leur mot à dire. Alors ici et maintenant, chez nous, refusons la domination, non pas seulement chez l’homme, qui est dominant, mais chez la femme, qui est dominée.

Ce n’est pas de sa faute d’être victime, mais c’est de sa responsabilité de tout faire pour ne plus l’être. «Hurt me once, shame on you, hurt me twice, shame on me».

Publié sur Les Quotidiennes: Victime ?…

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