24 Heures – Les Quotidiennes | 03.02.14
Notre chroniqueuse fondatrice de «Women in Business», WiB-Swiss, préconise une approche moderne du féminisme. Ni hard, ni soft, mais en partenariat avec les hommes qui ne sont pas nécessairement nos ennemis.
Manifestation à Paris devant l’ambassade d’Espagne le 27 décembre dernier contre la modification en cours de la loi sur l’avortement qui restreint le droit des femmes à se faire avorter dans la péninsule ibérique.
Image: AFP
Le féminisme est un peu comme le porno, il se balade sur un continuum. D’un côté le féminisme dur, hard, celui des femmes qui brûlèrent leurs soutien-gorges sur la place publique, «les chiennes de garde», «les salopes», les nouvelles Femen et autres seins à l’air; de l’autre, le féminisme soft, celui qui prônait des écoles ménagères pour les filles, celui qui se veut complémentaire à l’homme, ce pater noster adulé.
Il y a le féminisme de la première vague, celui de la deuxième, on parle de la troisième. Il y a le féminisme de gauche, en rouge avec propos cinglants, il y a le féminisme de droite, plus discret dans les quartiers huppés. Il y a le langage épicène, et le lourd vocabulaire sexiste… Il y en a tant, et tant, que finalement, le féminisme est pluriel, on devrait parler de féminismes avec un «s».
Les Femen qui urinent sur la photo du président ukrainien incarne un féminisme radical aujourd’hui, ce que déplore notre chroniqueuse.
La PME famille
Pour ma part, je travaille essentiellement pour les femmes, pour leur permettre de trouver leur place dans la sphère professionnelle et de conjuguer leurs doubles carrières. Je m’emploie également à soutenir les entreprises qui le souhaitent dans des programmes visant à rendre sensibles les hommes et les femmes aux questions de genre qui sous-tendent toutes les relations humaines.
Je propose également mes services aux hommes qui se trouvent un peu perdus parfois devant la nouveauté de la gestion d’un foyer, avec responsabilités et enfants, ou inversement, que j’aime nommer la PME Famille, Papa Maman Enfants.
Dans mon approche de femme en faveur des femmes, je me positionne avec les hommes, et non contre eux. Je pense que si nous voulons faire avancer les choses, nous serons plus forts ensemble qu’opposés. J’aime l’idée de confronter nos points de vue, et non de les affronter. Je crois fermement que tout le monde, hommes et femmes ont à gagner d’un meilleur équilibre entre sphère privée et sphère professionnelle.
Marre des étiquettes
Non, l’homme n’est pas un «mâle blanc dominant», Non, la femme n’est pas une «victime». Il y en a, je ne le nie pas. Mais la grande majorité des hommes et des femmes ne se reconnaissent pas dans ces étiquettes.
Merci à toutes ces femmes qui se sont battues, à tous les niveaux, à toutes les époques, avec des armes parfois bien inégales. Merci à toutes ces femmes de nous avoir permis aujourd’hui en Occident d’être là où nous sommes. Merci aux féministes de droite, de gauche, d’en haut et d’en bas. Merci à vous toutes. Et merci à tous les hommes qui les ont soutenues, qui les soutiennent, qui les soutiendront.
Aujourd’hui, je continue, à ma minuscule échelle, cet immense chantier qui est en route. Je continue à œuvrer pour que les femmes trouvent la place qu’elles méritent partout. Mais je rajoute une tâche, qui est celle d’œuvrer à ce que les hommes puissent aussi trouver la place qu’ils méritent.
Inventer notre nouveau modèle
Certaines féministes ne «m’aiment» pas, c’est de bonne guerre, je refuse le combat! Je pose les armes et je propose à toutes les parties de bonne volonté de s’asseoir autour de la table et d’envisager ensemble comment inventer notre nouveau modèle de société. Notre nouvelle manière de fonctionner à la maison et notre nouvelle manière de travailler ensemble.
Je reste féministe, mais d’un nouveau genre, de celui qui s’adresse aux êtres, hommes et femmes, qui partagent les mêmes objectifs. Il n’y a pas de dominant ou de dominé, il y a des partenaires de domino.
Féministe? Non, post-féministe ! Il est temps de passer à la lumière…
Post Feminist Lux – Les Quotidiennes – 24heures (PDF|373ko)