LA NEGATION N'EXISTE PAS

Derrière ce titre paradoxal se cache une double négation qui est en fait une affirmation : ce qui n’est pas n’est pas. C’est pire, me direz-vous.
Alors voilà, je vais vous proposer de ne pas penser à une voiture rouge.
Que faites-vous ? Vous fermez les yeux, vous voyez une voiture rouge et vous la chassez de votre esprit. Gagné ? Ne pas penser à une voiture rouge vous fait d’abord penser à une voiture rouge. Autre exemple, quand votre collègue vous regarde devant la photocopieuse parce qu’elle n’y arrive pas et qu’elle vous dit, droit dans les yeux : « je ne suis pas stupide quand même », il y a de fortes chances pour que vous conserviez l’attribut stupide associé à votre charmante collègue.
Alors quoi me direz-vous ? Et bien si l’on admet que la négation n’existe pas dans notre petit cerveau, cela change la donne de notre rapport au monde. Quand une personne bien intentionnée vous dit tout ce qu’elle n’est pas, comme par exemple : « je ne suis pas égoïste, je ne suis pas intrusif, je ne suis pas envahissant, je ne suis pas méchant, je ne suis pas macho etc. », il se produit deux conséquences. La première, comme décrit plus haut est que vous allez retenir les termes : « égoïste, intrusif, envahissant, méchant, macho ». Ce qui n’est pas forcément flatteur comme description. Et ensuite, quand bien même votre merveilleuse raison va enlever tous ces termes, comme elle l’a fait avec la voiture rouge, que reste-t-il ? Rien. On ne sait pas ce que cet homme est. On a tout enlevé, même le bas, et que reste-t-il ? rien. Du néant. Et que fait notre esprit qui depuis les philosophes classiques déteste le vide ? On le vire. Le néant s’anéantit.
Que faire alors ? Parler à l’affirmatif et utiliser la négation en positif. Pardon ?
Je m’explique. Tout d’abord, dire les choses telles qu’elles sont et non pas telles qu’elles ne sont pas. Par exemple, dire : « j’aime faire telle tâche dans mon travail » plutôt que ressasser : « je n’aime pas faire ce truc ». Car en plus de ressasser, vous rendez « ce truc » important. Rendre important fait que cela devient important.
Deuxième étape, utiliser la négation pour positiver. En d’autres termes, transformer le langage verbal. La phrase : « je suis malheureux », peut se remplacer par : « je ne suis pas heureux ». Vous me direz que vous ne voyez pas la différence, et qu’en plus, la négation n’existe pas ! Et pourtant, la nuance est de taille. Car comme vu plus haut, toujours avec la petite voiture rouge, dire : « je ne suis pas heureux » est déjà une mention du terme « heureux ». La négation n’étant pas retenue dans notre cerveau, en disant : « je ne suis pas heureux », vous êtes déjà sur la bonne voie d’être heureux. Car la phrase qui pourrait suivre serait : « hier j’étais heureux » ; ou « demain, je serai heureux ». Ou encore : « je suis un petit peu heureux ». Qui pourra par la suite devenir : « je suis heureux » ou « je suis très heureux ».
En conclusion, si la négation n’existe pas, la négation existe. Exactement. Ce paradoxe souligne que le contraire de quelque chose est. Indéniablement. Etre heureux, ou être malheureux, sont deux concepts opposés, l’un positif et l’autre négatif. Ce qui n’existe pas en revanche est « ne pas être heureux » ou « ne pas être malheureux ». Notre cerveau évacue le « ne … pas ». Vous constaterez d’ailleurs que la dernière phrase, doublement négative, ne provoque pas, comme en mathématiques, un signe positif. Si (- + – = +), dans la vraie vie, un moins plus un moins n’est pas égal à un plus. Ce qui ressort de ce « je ne suis pas malheureuse » est bien que la personne est malheureuse.
C’est simple, non ? Parler à l’affirmatif et utiliser la négation du positif comme transition. 2 étapes sur le chemin du bonheur. Vous essayez ?
En bonus je vous offre des petites phrases pour jouer avec les mots. N’avez-vous jamais entendu des gens dire : « je n’ai pas peur », « ça ne me fait rien », « je n’ai même pas mal », « il n’est pas stupide »  Et tant d’autres ?
Dis-moi quelle est ta négation et je te dirai qui tu es…
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